La Narmada, est considérée comme une divinité.
La Narmada, l’un des 7 fleuves sacrés de l’Inde, est considérée dans les représentations collectives hindoues comme une divinité. Des milliers de fidèles la glorifient et lui consacrent une dévotion (Bakhti*) profonde. Il émane de cette dévotion, une atmosphère de paix où le temps s’écoule au cours de l’eau. Or à présent, un grand projet gouvernemental de développement de la vallée de la Narmada est en cours de réalisation, en vue d’en exploiter les ressources naturelles, pour produire de l’hydroélectricité et pour aménager de grands réseaux d’irrigation. Ces aménagements permettront d’accroître les rendements agricoles, et de faciliter l’alimentation en eau et en électricité des villes et des zones industrielles.
Notre itinéraire nous a fait aborder la Narmada par la ville sainte de Maheshawar, puis Indore en passant par Mandu et Omkareshwar ; Bhopal qui vaut mieux que sa sinistre réputation ; de là on peut visiter cette merveille qu’est Sanchi, et l’on retrouvera la Narmada à Jabalpur et ses cascades de marbre.
- Maheshwar, une des villes saintes de la Narmada, est une petite ville paisible, capitale d’un roi antique et siège d’un combat épique du ramayana d’où il résulte que 11 lampes doivent constamment brûler sur les gahts.
En tous cas ces emmarchements qui conduisent à la rivière sont superbes et les couchers de soleil sur ce cadre, sompueux.
A Maheshwar, nous avons fait l’expérience du grand luxe dans un Relais et Châteaux, l’Ahilia Fort, souvenir inoubliable. Le site l’accueil, le confort sont exceptionnels. Prix (très) élevés, justifiés.
- Mandu
Jahaz Mahal ( Le Palais flottant) Ce palais est célèbre pour sa beauté romantique.
Installé sur une étroite bande de terre entre deux étendues d’eau, le palais fut probablement construit par le sultan jouisseur Ghiyathu’d-din ( 1460-1500) pour son vaste harem. De grands escaliers permettent d’accéder à la terrasse pour profiter du spectacle des vastes étendues d’eau.
Sur le rebord du plateau, le célèbre Pavillon de Rupmati évoque l’histoire d’un souverain Baz Bahadur qui tomba follement amoureux d’une chanteuse hindoue. Il fit bâtir pour elle une jolie résidence sur un emplacement exceptionnel qui bénéficie d’une vue unique. La fin est plus triste. Baz Bahadur fut mis en déroute par l’empereur Akbar et Rupmati, abandonnée, préféra mettre fin à ses jours en s’empoisonnant.
- Omkareshwar
La ville d’Omkareshwar fait partie des nombreuses villes saintes de l’Inde et se situe sur les rives de la Narmada. Il s’agit d’un centre religieux important de la vallée dont la sacralité est inscrite dans son territoire par de nombreux signes du divin. (voir mémoire de maîtrise Emilie CREMIN Paris VIII )
Situé dans une île de la Narmada, le temple dédié à Shiva, caché par un fouillis de constructions, au milieu de commerces très achalandés, renferme l’un des douze « lingams de lumière ». A ce titre il reçoit de très nombreux pelerins.
- Indore
- Ujjaïn
Ujjaïn possède un des 12 « lingams de lumière » c’est à dire créé spontanément et qui voit donc affluer des millions de pélerins. Le temple de Mahakaleshvar offre une expérience unique de la façon dont les hindous vivent les célébrations mystiques.
Journal de voyage :
Ici aucun choc esthétique, c’est plutôt laid. Les pélerins achètent à l’entrée dans une des nombreuses boutiques tout ce qui va constituer leur offrande : fleurs, sucreries, noix de coco, images pieuses.Portés par la foule – relativement peu nombreuse aujourd’hui – on monte assez vite une longue rampe entre des barrières métalliques destinées à canaliser un flot considérable. Des hauts parleurs et des écrans transmettent les prières et les rites qui se déroulent dans le saint des saints que l’on devine à l’arrière.
« Les lingam sont en effet dans le saint des saints du temple, dans la petite chambre sacrée, garbha-griha, la » matrice » pièce étroite, obscure et fraîche, devant laquelle est le mandapa. La chambre du lingam doit être à l’abri de la chaleur et de la lumière car le symbole est une chose fraîche qui doit toujours demeurer humide pour favoriser la procréation et protéger le sexe. »
On voit en effet au loin et sur les écrans, les prêtres parer constamment le lingam – forme oblongue de 1m environ en métal argenté – Ils le couvrent des fleurs apportées par les fidèles et l’arrosent de ce qui semble être du lait.
Conduits par les barrières métalliques, les fidèles se présentent devant un prêtre torse nu qui prend rapidement leurs offrandes et l’argent qui les accompagne. Il leur met un signe coloré sur le front puis leur rend une partie des fleurs, des sucreries et des images. Les plus pieux se prosternent front au sol. Puis il faut très vite faire place.
Quelques uns se réunissent en groupe avec un prêtre. Assis en rond par terre avec lui, ils prononcent des prières.En sortant, ils ont cette allure particulière du fidèle conscient d’avoir fait ce qu’il faut comme il faut.
- Bhopal
- Jabalpur
Jabalpur est inconnue des guides touristiques. Pourtant cette cité de deux millions d’habitants, importante ville de garnison, possède un charme certain. De vieilles constructions anglaises à usage de collèges ou de bâtiments administratifs sous les frondaisons de vieux arbres lui donnent une allure coloniale.
A une vingtaine de kilomètres, la Narmada coule entre des falaises de marbre blanc. On y fait une charmante promenade en bateau.
Plus en amont, de puissantes cascades peuvent être survolées en téléphérique. La vue en magnifique. Sous la cascade le fleuve s’élargit et de nombreuses activités aquatiques se développent : baignade, lessive, dévotions dues au fleuve sacré.
Pour Jabalpur et la région nous avons beaucoup apprécié l’agence Wild Expéditions Tours et ses managers Deepak et Shivani Rai particulièrement aimables et compétents.
Sanchi
Classé par l’UNESCO (1989) avec ces indications : « Au moment de sa redécouverte par le général Taylor, en 1818, Sânchî, située à 45 km de Bhopal, avait été abandonnée depuis six siècles, et était envahie de végétation. Les fouilles commencèrent de manière assez désorganisée jusqu’à l’intervention des autorités archéologiques indiennes, qui en prirent le contrôle. Peu à peu, avec l’exploration de la colline, les ruines de quelque 50 monuments y furent mises au jour, révélant ainsi l’un des plus extraordinaires complexes archéologiques de l’Inde. »
Le site a été fondé au IIIe siècle av. J.-C., à l’époque où l’empereur Asoka, le petit-fils de Chandragupta, qui avait vaincu les envahisseurs macédoniens et fondé la dynastie des Maurya, se convertit au bouddhisme (vers 250). Asoka, qui avait pris femme dans la ville voisine de Vidisha, fonda – ou du moins embellit – un sanctuaire bouddhique situé à Sânchî.
Le stupa 1, agrandi sous les dynasties des Sunga et des Andhra (IIe-Ier siècle av. J.-C.) est le principal monument de Sânchi. Il consiste en un gigantesque monticule de grès entouré de somptueux portiques aux balustrades de pierre ; son dôme hémisphérique mesure 36,60 m de diamètre pour 16,46 m de hauteur. Il est particulièrement célèbre pour l’extraordinaire décor des quatre portes monumentales (torana) qui permettent d’y accéder.
Les décors luxuriants et prodigieux de bas-reliefs, hauts-reliefs et sculptures en ronde bosse sont d’une incroyable richesse iconographique. Les vies antérieures de Bouddha constituent le thème fondamental de ce programme, mais de nombreux autres thèmes ont été inspirés par les légendes et par l’histoire. Les représentations pleines de vivacité et de charme de plantes, d’animaux et d’hommes, la qualité narrative des histoires et la créativité qui transparaît dans les chapiteaux et les corniches sculptés avec fantaisie se combinent pour en faire un chef-d’œuvre inégalé de l’art bouddhique ancien
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