Le Bengale, une destination qui fait rêver.
On pense au tigre du bengale, à des images de jungle et de palais, les moghols et les nawabs.
Le Bengale est réparti aujourd’hui entre le Bangladesh et l’Inde dont il constitue l’état du Bengale Occidental peuplé de 80 millions d’habitants avec une carte impossible qui s’étent longuement vers le nord à partir du golfe du Bengale depuis Calcutta jusqu’à Darjeeling pour marquer la frontière ouest du Bangladesh et séparer le Népal du Bhoutan et de l’Assam.
Soumis aux musulmans du Sultanat de Delhi depuis le XIIè siècle, le Bengale est conquis par Babur, roi de Kaboul, en 1526 ce qui marque le début de l’Empire moghol.
Celui-ci coexiste avec la Compagnie anglaise des Indes orientales pendant deux siècles jusquà ce que l’armée de la Compagnie défasse celle de l’Empire en 1757 et s’accapare le commerce et l’exploitation de toutes les ressources du Bengale. Peu après le Parlement britannique retire à la compagnie le pouvoir politique tout en lui laissant le monopole du commerce.
Pour assurer leur domination, les anglais jouent des divisions entre musulmans et hindous et aboutissent à conforter les deux communautés de plus en plus rivales. Lors de l’indépendance de l’Inde la partition est inévitable et le Bengale se trouve éclaté entre les deux états.
Calcutta recoit alors des flots de réfugiés hindous chassés du Bangladesh comme les musulmans sont chassés des territoires du nord. C’est l’origine des vastes bidonvilles de grande misère qui ceinturent la Ville.
L’Etat du Bengale-Occidental se situe dans la moyenne des Etats indiens en termes de développement. L’Indice du développement humain y était de 0,441 en 2005 (moyenne de l’Inde : 0,400 – Kérala 0,970 – Uttar Pradesh 0,212). Le pourcentage de la population en état de pauvreté est de 57,4 (Inde : 53,7%)
Calcutta
A la fin du XVIIè siècle, un marchand britannique fonde un comptoir dans la région de Kolkata. Cette implantation s’élargit très vite jusqu’à constituer une petite ville aux allures occidentales inspirée de Londres avec des édifices gothiques surprenants sous ces latitudes. La tentative du nabab voisin de récupérer la ville et d’enfermer les colons provoqua le conflit de 1757 et la reprise en main énergique par les anglais. Calcutta protégée par un nouveau fort devint la capitale des Indes britanniques jusqu’à la fin de XIXè siècle où le siège du pouvoir fut transféré à Delhi.
Aujourd’hui une des plus grandes villes du monde avec 15 millions d’habitants en incluant son agglomération, Calcutta (officiellement Kolkata depuis 2001) présente un centre fier de ses bâtiments coloniaux et de vastes bidonvilles en périphérie.
Calcutta : métropole impériale ou reine des bidonvilles ? Sujet d’une conférence récente à la Maison des Indes à Paris : Adorée par ses poètes, cette ville, à la personnalité chaleureuse, qui fut capitale de l’empire des Indes pendant plus d’un siècle, a participé à tous les combats idéologiques de la modernité. On a voulu faire d’elle la vitrine des malheurs du Tiers-Monde. Sans cacher honteusement sa misère, elle garde de sa splendeur passée une étonnante capacité de fasciner.
Emblème de Calcutta le Howrah Bridge sur la rivière Hoogly a été construit durant la seconde guerre mondiale. Il relie les deux villes jumelles de Calcutta et Howrah.
Le Victoria Mémorial marque le jubilée de diamant de sa gracieuse majesté, la reine Victoria, impératrice de Indes en 1901. Au milieu d’un parc magnifique et parfaitement soigné, le bâtiment trouverait tout à fait sa place à Londres. Néanmoins on doit reconnaitre que l’architecture alie les coupoles renaissance et les tourelles mogholes et a retenu les leçons du Taj Mahal.
Plus incongrus sont la Cathédrale Saint-Paul et le bâtiment de la Cour Suprème construite sur le modèle de la halle aux draps d’Ypres dans les Flandres.
Les abords de ce tribunal s’animent dans la journée de centaines d’avocats, leur robe sous le bras, et d’auxiliaires de justice de tous ordre qui fourmillent dans les minuscules échoppes de photocopie, papeterie diverses et casses-croute variés.
On revient à l’Inde éternelle avec le temple de Kalighat bien que l’édifice actuel soit une reconstruction de 1809.
Le temple est dédié à la déesse Kali. Il y règne une atmosphère de dévotions qui s’accompagne souvent dans les temples hindous d’une grande agitation au milieu des flammes des lampes, des offrandes de fleurs et de fruits. On pratique ici le sacrifice rituel de chèvres.
Kali, la noire, est une déesse à la fois crainte et vénérée. C’est la figure féminine, la création et la destruction. Elle est la divinité associée, la puissance (Shakti) de Shiva.
Une légende est associée à ce Temple :
Sati, l’épouse de Shiva était la fille de Daksha Prajaapati un descendant de Bhrama. Elle est connue comme Dakshayani. Sati a épousé Shiva contre la volonté de son père. Dans le but d’humilier Shiva,Daksha a organisé une grande célébration à laquelle il a invité tous les dieux et déesses, sauf son gendre Shiva. Contre la volonté de Shiva, Sati a assisté à ce sacrifice et a été insultée par son père. Incapable de supporter cette insulte, elle s’est immolée sur un bûcher.
Fou de douleur, Shiva coupe la tête de Daksha et la remplace par celle d’une chèvre. Puis il entame une terrible danse de la destruction qui fait trembler tout l’Univers. Les autres dieux interviennent alors pour mettre fin à cette danse, et Vishnu décide de trancher le corps de Sati en multiples morceaux qui s’éparpillent tout au long du sous-continent indien et forment les sites de ce qu’on appelle les Satî aujourd’hui.
Kalighat est considéré comme l’un des 52 Shakti Peetha de l’Inde, là où les différentes parties du corps de Sati sont tombés.
Kalighat est le site où sont tombés les orteils du pied droit de Shakti.Le temple de Sheetalnathji près du sham bazar.
Ce temple jaïn est une étonnante construction surmontée d’une flèche ou sikhara entièrement émaillée d’une mosaïque de verre. Le temple est flanquée de deux éléphants avec leurs cornacs assis à califourchon. En face se trouve une statue de marbre du fondateur construite en 1910 dont les mains sont jointes dans un namaste.
Barabazar
Dans un entrelas de ruelles particulièrements étroites, des milliers d’échopes souvent minuscules constituent d’immenses bazars de textiles et bien d’autre choses rappelant que Calcutta est un centre commercial de première importance.
Des porteurs livrent des charges énormes sur leurs dos ou sur leurs têtes.